Tekster - Gamal et Hadama au Danemark

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Le Parisien | 24 Mai 2014, 07h00

Val-de-Marne. Les Gars de Villiers s'exportent au Danemark !
En 2011, dix jeunes des Hautes-Noues faisaient le buzz avec un livre sur leur vie dans le quartier. Trois ans après, leurs textes ont inspiré un manuel scolaire... danois.

Des tours du 9-4 aux salles de classe danoises. Ce n'est pas une fiction, mais l'histoire vraie que vivent dix jeunes de la cité des Hautes-Noues. En 2011, ces Gars de Villiers avaient fait parler d'eux jusqu'au plateau du « Grand Journal » de Canal + en signant un livre éponyme, chronique douce-amère de leur vie dans cette cité, coordonné par Pascale Egré, reporter au « Parisien ».
Deux cent quarante pages écoulées à plus de 3 000 exemplaires, qui ont changé la vie de cette bande de potes... leur permettant de voyager à l'autre bout de l'Europe.
Présents cet après-midi à l'événement littéraire parisien Des quartiers et des livres, les auteurs made in Val-de-Marne se paient le luxe improbable de voir leurs textes repris dans un manuel scolaire danois. « En novembre, j'ai trouvé, noyé dans mes messages Twitter, celui d'un certain Jens Peder Weibrechrt, ex-prof de français au Danemark, explique Gamal Hamada, l'un des Gars. Il avait entendu parler de nous dans la presse et voulait reprendre nos textes pour en faire un livre dédié à l'apprentissage du français dans les écoles. Ça nous a touchés. »
Ce que les garçons ignorent alors, c'est qu'en marge de ce cahier de 63 pages -- avec lexique franco-danois et exercices de lecture -- leur ange gardien européen est bien décidé à leur faire reprendre la plume. « Il y a deux mois, on l'a rencontré à Paris. Il nous a dit qu'il avait apprécié nos textes, qui reflétaient une partie de la jeunesse française, et qu'il voulait comparer cette écriture à celle de Montesquieu ou Rousseau dans un deuxième manuel », narre Hadama Bathily, qui, avec Gamal, Mossi Traoré et Endy Eboma, s'attelle à la rédaction de nouvelles, à envoyer d'ici à juin au Danemark. Un vrai exercice de style pour les gars de Villiers.
« Sans le vouloir, on s'était un peu rangés dans le carcan de l'autobiographie, analyse Hadama. Cette fois, on nous demande de bosser de la fiction : c'est un défi et un bon moyen de voir où on en est. »
S'ils ont tous du travail en marge de la plume, les presque trentenaires, que le succès a fait gagner en maturité, rêvent de confirmer. En écrivant par exemple « un livre en solo », glissent Gamal et Hadama, heureux d'avoir fait tomber avec leur stylo quelques préjugés. « Les Gars de Villiers nous a permis de briser la glace et de dire : c'est pas parce qu'on habite une cité qu'on est des bandits. On peut aussi aimer la littérature, la poésie », lance Hadama.

A Paris aujourd'hui, ils auront de quoi mesurer le chemin parcouru. « On va se retrouver à quelques stands de la prof d'histoire-géo que j'ai eue au lycée, raconte Gamal. A l'époque, elle me mettait souvent à la porte et elle n'avait pas tort. Aujourd'hui, elle est fière de nous. » Salon Des quartiers et des livres, de 14 heures à 19 heures au parc Martin-Luther- King, Paris (XVII e). Entrée libre.
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Lille tekst af Hadama, der kan bruges som supplement og/eller til selvstændig tekstlæsning

Chacun aurait une rentrée d’école à raconter, différente d’un frère à l’autre d’une sœur à l’autre, là il s’agit de ma sœur jumelle et moi.
Nous appréhendions cet instant, durant nos années maternelles, dans l’école dont le nom m’échappe, mais certains détails sont gravés, gravé comme ce petit potager que nous avions la chance d’avoir dans l’arrière de notre cour de récréation, je m’en souviens car c’était la première fois que j’avais mangé un radis encore tout habillé de terre.
La rentrée était au mois de septembre, facile je dirais comme la plupart de toutes les rentrées en France.
Assis sur un banc, mon père avait pour l’occasion sortit sa plus belle veste, entre le vert foncé des arbustes hivernaux et le marron des châtaignes qu’on se balançait le printemps venu.
Les grands arbres clairsemés dans le square de la Roquette, où nous passions nos journées de vacances à tuer le temps, étaient dégarnis, la flore entrée doucement dans un hiver qui s’annonçait rude.
Mes hivers du côté de Paris étaient souvent âpres.
Je me souviens que nous étions en train de fendre en larmes à l’idée d’être séparés en CP et que soudain, nous nous sommes arrêtés quand mon père dans son veston vert nous avait tendu des croissants au beurre.
Il avait tapé dans le mil, les viennoiseries c’était jour de gloire pour nous, ça nous changeait des biscuits secs qu’on se tapait durant toutes les journées et qui tenaient plusieurs semaines. Un calvaire !
Ma mère nous avait vêtus de nos plus beaux survêtements achetés à TATI, ce rituel des vêtements neufs pour la rentrée je l’ai trainé jusqu’au collège.
Jusqu’à ce qu’on soit en âge de leur dire ; « bon pour la rentrée on va essayer de faire autrement ».
Voilà aussi ce que je fus.
Hadama
                                                                                                                                                                            
 
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